Première exploration en 1899

Cette cavité, certainement connue depuis longtemps par les habitants de la région, fut explorée officiellement le 5 février 1899 par Eugène FOURNIER (1871-1941), membre de la faculté et de l’Académie des Sciences de Besançon.

Ce dernier ne s’attendait pas à découvrir l’une des dix plus grandes salles souterraines d’Europe. Très vite il prend conscience de l’ampleur de sa découverte et la fait partager aux plus éminents spéléologues de l’époque notamment à MARTEL inventeur de la spéléologie moderne.

Bien que non Franc-Comtois, Eugène Fournier a accompli une œuvre considérable pour la spéléologie dans notre région.

Ce sont en effet les départements du Doubs, et dans une moindre mesure, ceux du Jura et de la Haute-Saône, qui furent les secteurs privilégiés mais non exclusifs de ses recherches.

Marchant sur les traces du célèbre spéléologue MARTEL il se découvre très jeune une passion pour la géologie. Il passe brillamment une licence de Sciences Naturelles, soutient une thèse de doctorat à la Sorbonne à l’âge de 25 ans et devient chargé de cours de géologie et de minéralogie à la faculté des Sciences de Besançon, puis professeur en 1902.

Sa véritable carrière de spéléologue ne débute qu’en 1898, deux ans après son arrivée dans le Doubs.

L’œuvre extraordinaire de FOURNIER réside dans la riche documentation qu’il a laissée. MARTEL, qui devint ami, trouva chez FOURNIER des qualités qui lui étaient complémentaires, disait de lui : » ses recherches furent développées avec une envergure magistrale et une persévérance ininterrompue… »

L’hydrologie, et plus précisément les problèmes de pollutions des eaux furent de grandes motivations de ses investigations souterraines.

Quelques années après la première exploration scientifique, l’accès au Gouffre a été aménagé. Néanmoins, il ne permet pas encore à tout un chacun de descendre dans le gouffre sans équipement spécifique. Seules les personnes habituées aux excursions en montagne peuvent se permettre une descente encore sportive. C’est le cas notamment des membres d’associations telles que la Société d’Histoire Naturelle du Doubs ou du Club Alpin Français.

A partir de 1904, à l’initiative de ces deux sociétés et grâce aux subsides alloués par quelques donateurs, la construction d’une échelle-escaliers est entreprise.

L’éclairage inexistant nécessitait alors de se munir de torches de résine, de bougies, de lampes à pétrole ou encore de lampes à carbure pour apprécier le relief des parois rocheuses ou des concrétions calcaires.

Première échelle installée en 1904

L’entre-deux guerres voit se construire un guichet à l’entrée qui marque la fin de la gratuité de la visite. La proximité du camp militaire de Valdahon permet une fréquentation plus régulière du site par les appelés du contingent qui égayent leur quartier libre du dimanche en fréquentant le bar voisin et/ou en visitant le Gouffre.

C’est en novembre 1946, tout juste libérés de leur engagement dans la résistance que les frères Georges et Albert VAUTHIER font l’acquisition de l’exploitation du Puits de POUDREY.

En 1977, l’exploitation du site est scindée en deux, avec d’un côté, l’Auberge de POUDREY et de l’autre, la visite de la grotte. Le GOUFFRE DE POUDREY géré par Guy VAUTHIER fils du précédent conservateur. Celui-ci entreprend de moderniser l’exploitation avec en premier lieu la construction d’un nouveau bâtiment d’accueil et l’aménagement d’un nouveau parking. Dans le gouffre, tout est revu et corrigé. Les sentiers sont bétonnés, de nouvelles rampes en métal installées et surtout un nouvel éclairage plus approprié est mis en place.

A cette époque, les touristes sont relativement peu nombreux. Le bar dancing subit des records d’affluence après toutes ces années grises. Georges VAUTHIER entreprend des travaux importants pour transformer l’ancien baraquement en planches en un bâtiment dur et attractif. Pour cela, il démonte un ancien pavillon de chasse ayant appartenu à la famille de la célèbre distillerie CUSENIER. Il le remonte au Puits de Poudrey avec la petite tour 1900 que l’on peut encore voir aujourd’hui.

Dans les années cinquante, il entreprend d’installer l’électricité dans le gouffre avec du matériel d’occasion. Il pose des rampes en bois de sapins tout au long du parcours pour canaliser les visiteurs. Durant les années soixante, la fréquentation augmente avec l’avènement de l’automobile et les congés payés.

1950

Guy VAUTHIER (1956 – 2014)

CONSERVATEUR ET AMÉNAGEUR DU GOUFFRE DE POUDREY

Guy est né à Etalans dans l’Auberge familiale située juste au-dessus du Gouffre de Poudrey : son destin en sera scellé ! En 1977, jeune homme dynamique et entreprenant, il se lance dans l’aménagement et la promotion de cette grotte aux dimensions colossales, site incontournable aujourd’hui en Franche-Comté.

Des centaines de tonnes de béton sont descendues à la main pour cimenter les sentiers ; les rampes en métal remplacent celles en bois, et enfin des kilomètres de câbles sont installés afin de moderniser l’éclairage.

Dans les années 1990 c’est l’informatique qui se met au service de l’animation.

Pour commencer Guy imagine la création d’un spectacle “Musiques et Lumières” qui mettrait ainsi en valeur la partie la plus concrétionnée du Gouffre de Poudrey. Un système très performant de gestion par ordinateur orchestre l’ensemble du spectacle. Cette mise en valeur du patrimoine souterrain fait exploser la fréquentation du Gouffre de Poudrey. Et le place parmi les sites incontournables de Franche-Comté.

En 2000, afin d’améliorer l’accueil des visiteurs un nouveau bâtiment et boutique est construit. Champion de la communication Guy effectuait en personne la promotion.

Il s’investit également dans les nombreuses institutions touristiques régionales. Il créer le Groupement Touristique du Doubs dont il sera le Président de nombreuses années. C’est la raison pour laquelle il sera un personnage important au niveau du tourisme.

Passionné également par la préhistoire il fonde et aménage le parc préhistorique DINO-ZOO  en 1992.

Homme aux multiples talents, et pour toutes ses raisons il ne ménage pas sa peine de façon à faire de ces sites un pôle touristique de tout premier plan dans le quart Est de la France.

Cet homme hors norme, autodidacte, exigeant et perfectionniste ne manquait pas d’humour qu’il aimait partager avec ses semblables.

Très attaché à sa famille, il a su transmettre ses valeurs morales et professionnelles à ses 4 enfants.

Son empreinte restera gravée à jamais dans l’histoire de l’humanité.

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